Histoires DE Palas : les origines
Tous les Oloronais et tous les handballeurs des alentours le savent, la salle Palas est la salle emblématique du HBCO !
Mais connaissez vous l'histoire de la construction de cette salle ?
Virginie Arruebo, guide conférencière pour la ville d'Oloron, nous a plongés dans cette histoire lors de la journée portes ouvertes de la salle Palas du 26 octobre 2024. Nous remercions la municipalité ainsi que Virginie qui a eu la gentillesse de nous partager sa présentation :
Dates
1970 : concours pour la réalisation de COSEC (Complexe Sportif Évolutif Couvert)
1972 (mai) : proposition de complexe sportif sur le fronton municipal
1972 (juin) : achat du terrain du stade Palas
1972 (novembre) : proposition de changer le projet de complexe sportif de lieu, construction sur le terrain du stade Palas
1973 : étude géologique
1974 (février) : commencement des travaux
1975 (janvier) : étude pour l’achat et l’installation d’un affichage des scores
1975 (avril) : réception provisoire des travaux
1975 (mai) : inauguration
1975 (juin) : achat de matériel
1975 (août) : premier folklore
1977 : acquisition et installation d’une sonorisation
Architectes
Madoz-Moussard, Dumont et Millies-Lacroix à Mont-de-Marsan et Biarritz
Entreprises
Puyobran de Baigts-de-Béarn et Batibois, entreprise Jean Salet pour le plancher amovible en panneau de particules Bois Landex.
Localisation et dénomination
Nous sommes quartier Pondeilh, à quelques mètres du lotissement numéro 3 constitués de 26 lots construits en 1958, et à proximité directe de la cité Marlats plus connue sous le nom de « Castors » composés de 102 logements et construit en 1955.
A cet endroit, se tenait le stade Palas que l’on aperçoit sur deux photographies aériennes :
Le stade Palas était réservé aux footballeurs. La pratique déménage ainsi sur la plaine des sports où une aire et des tribunes sont prévues. La mention la plus ancienne d’un match à cet endroit date du 22 septembre 1943 :
« Football – Dimanche prochain au stade Palas route des Angles Oloron recevra en match amical les équipes I et II de l’Avenir Saint-Vincent de Nay. Coup d’envoi à 12h45 pour les II et à 13h45 pour les I. »
L’année suivante, l’Union Oloronaise informe « les jeunes gens désireux de pratiquer le football sous leurs couleurs » qu’ils peuvent assister au premier entrainement qui aura lieu le dimanche 20 août à 9h « sur le terrain du stade Palas route des Angles.
En 1973, la municipalité vote 5380 francs l’étude géologique.
Mais le projet de la salle Palas n’a pas toujours été envisagé ici. A l’origine, la salle est imaginée du côté du fronton municipal puisqu’on pense plus précisément à une cancha. Le 31 mai 1972, le conseil municipal adopte le principe de l’implantation d’un complexe sportif sur le fronton municipal de pelote basque avec un fronton couvert comportant un mur à gauche pour la pratique du jeu de cesta punta. Ce projet suscite des critiques, notamment de la part de la section de pelote basque du FCO puisque l’implantation exigeait tout bonnement la disparition du fronton actuel d’où l’impossibilité de pratiquer le jeu du grand chistera.
L’acquisition du stade Palas est bien prévue par la municipalité en juin 1972, mais il s’agit alors d’y construire des HLM. Cet achat avait d’abord été envisagé par la commission administrative de l’hôpital rural pour la construction d’un service chirurgical rattaché à l’hôpital d’Oloron. Le Maire de l’époque avait ainsi obtenu une promesse de vente le 3 février 1972, valable jusqu’au 1er août de la même année. Mais finalement, la commission s’étant décidé pour un terrain à Légugnon, il est proposé d’affecté le terrain pour la construction d’un bloc HLM.
Après consultation des responsables de la pelote, la municipalité décide de conserver l’actuel fronton et de changer l’implantation du complexe le 24 novembre 1972 :
« La municipalité et la commission plénière, suivant l’avis des architectes, vous proposent, en effet, d’installer le complexe sur le stade Palas, récemment acquis par la ville. Le terrain de l’ancien lycée a été jugé trop exigu pour l’y construire et y aménager un parking indispensable (il fallait tout de même 245 places), tout en maintenant le fronton à l’extérieur. Il était, d’autre part, obligatoire de faire un choix entre la pelote basque et les autres sports en salle. Le sol en ciment utilisé pour la pelote basque ne convenait pas aux autres sports en salle. Au demeurant, le fronton couvert n’était utilisable que pour le jeu de cesta punta pratiqué par les seuls professionnels et qui n’a pas d’adeptes à Oloron. Dès lors, sur les conseils de Monsieur l’Inspecteur Départemental de la Jeunesse et des Sports, a été choisi un projet qui, s’il ne permet pas la pratique de la pelote basque, permet celle de tous les autres sports en salle et notamment du basket-ball, du hand-ball, du volley-ball et du tennis. »
Le complexe s’installe donc sur le stade Palas. Une délibération du 16 juillet 1975 décide la dénomination de « Salle Palas ». L’association ESCA avait accepté de céder à la Ville, à des conditions avantageuses, le terrain Palas légué par Mademoiselle Palas. En signe de reconnaissance, la Commission Plénière décida, à l’unanimité, d’attribuer au complexe sportif le nom de « Salle Palas ». Dans un courrier, Pierre Mora répond à cet hommage :
« Les membres de l’ESCA et moi-même, très touchés, vous adressons nos remerciements pour le geste en souvenir de Mademoiselle Palas. Ainsi, le complexe sportif portera le nom que pendant quelques dizaines d’années les oloronais donnèrent à ce terrain de sport. »
L’architecture
Dans le projet initial, la structure apparente extérieure est en bois lamellé collé. Ce matériau s’obtient par collage de plusieurs lamelles en bois et qui améliore la résistance mécanique. La couverture est en tôle nervurée à alliage léger, cintrée en forme de voutes autoportantes de poutre à poutre. Les façades en bardages et translucides sont indépendantes de l’ossature principale. Ce principe permet de dégager l’ossature prévue pour recevoir des extensions sans qu’il soit besoin de modifier les éléments déjà en place, en particulier les fondations. Les éléments porteurs sont constitués par des « tréteaux » en bois lamellé collé de hauteurs différentes, correspondant aux éléments du programme. Cela permet des assemblages de volumes de différentes hauteurs.
A l’époque, l’ensemble du projet comprend une halle de 44m par 24m, deux salles d’entrainement, des salles polyvalentes, un logement pour le gardien, des gradins pour les spectateurs, des vestiaires-douches, des locaux pour le matériel, deux bars et un chauffage spécifique. La hauteur halle privilégiée est de 9m libre sous poutres, au lieu des 16m envisagés afin de favoriser les économies de chauffage. Le chauffage justement n’avait pas paru primordial dans un premier temps, pour la pratique du sport notamment, mais il peut s’avérer nécessaire lors de l’utilisation de la salle pour des projets socio-éducatifs. Le chauffage est aussi au cœur des discussions notamment en ce qui concerne le judo, qui a besoin que les appareils soient placés en hauteur pour le bon déroulement des séances. La dépense est bien prise en compte dans le budget primitif 1975, ainsi que l’achat de tapis de judo.
Un COSEC
La salle Palas est ce que l’on appelle un COSEC : un Complexe Sportif Évolutif Couvert. On désigne par ces termes les gymnases non assignés à un sport particulier, on les appelle d’ailleurs aussi des gymnases polyvalents. Des lignes de couleurs délimitent les terrains des différents sports, ainsi les terrains se superposent. Ils étaient très répandus dans les petites communes et dans les villes de moins de 30 000 habitants.
En 1970, un concours régional est organisé pour la réalisation de COSEC et ainsi grouper les commandes. En effet, les constructions découlant de ce type de concours donnent lieu à des réalisations d’un coût sensiblement inférieur à celui des équipements de type traditionnel pour des prestations d’un niveau comparable. On conseille à l’époque aux municipalités de s’orienter de préférence vers les types Cosec plutôt que vers des gymnases traditionnels.
Après actualisation, le coût atteint 1 997 307 francs et c’est finalement un projet à 2 393 533 francs qui sera voté.
Selon le cahier des charges, les travaux devaient être exécutés en douze mois à compter du jour de commencement des travaux fixé au 15 février 1974. La réception provisoire a eu lieu le 25 avril 1975 et 68 jours calendaires de retard étaient alors comptabilisés. L’architecte Dumont justifie ce retard par des intempéries d’abord : des pluies permanentes en octobre et novembre 1974 qui ont provoqué un retard de plus d’un mois signalé dans un compte-rendu de chantier en décembre 1974. On va jusqu’à joindre le relevé des précipitations pour les mois de septembre à décembre. L’architecte parle également de l’augmentation de la masse des travaux en lien avec les fondations : le sous-sol est formé par « un faciès sablo-graveleux superficiel superposé à un substratum composé d’une alternance de bancs de calcaires marneux et de grès fins ». Le bâtiment étant de type gymnase, les charges sont descendues au sol par des poteaux et c’est ce type de sol, dur, qui provoque l’augmentation de la masse de travaux. Fort heureusement, aucune venue d’eau n’est à signaler. Enfin, des travaux supplémentaires ont été demandés par la commune : la construction d’un local transformateur et son équipement notamment. De ce fait, la municipalité n’a pas appliqué de pénalités de retard.
L'inauguration
« Un complexe sportif évolutif couvert qui force l’admiration », c’est ainsi que La République des 17, 18 et 19 mai 1975 annonce l’inauguration de la salle Palas.
« Près de 2000 mètres carrés de surface totale, neuf salles prévues, une capacité de 2500 personnes au moins et un coût à l’arrivée de 3.400.000 francs : tel se présente ce complexe sportif évolutif couvert aménagé à Oloron et inauguré hier sous la présidence de M. Jean Monfraix, préfets des Pyrénées-Atlantiques, en présence de Monsieur le docteur Guy Ebrard, maire de la cité. Disons le tout de suite qu’il s’agit d’une réalisation remarquable donc la capitale du Haut-Béarn peut à juste titre s’enorgueillir. Il s’agit du premier établissement de ce genre dans la région et il s’inscrit parfaitement dans la ligne déjà tracée par les autres installations sportives municipales. »
Dans l’Éclair, on apprend que Monsieur le Préfet souligne l’utilité de cette réalisation qui n’est plus à démontrer. En effet, les COSEC jouent un rôle crucial dans la promotion de l’activité physique et du sport dans les milieux scolaire et associatif en offrant des espaces adaptés à une grande diversité de pratiques sportives, permettant ainsi une utilisation intensive et variée des installations.
L’utilisation de la salle
Salle 1
1006 places sont prévues dans les gradins et 1400 chaises peuvent être installées à l’occasion de spectacles. Deux buvettes à l’extérieur complètent un ensemble amélioré et élégant. On y envisage la pratique de « tous les sports en salle : tennis, hand-ball, volley et basket sur une surface de 1200m2 ».
Au mois de janvier 1975, on s’intéresse au coût de l’installation d’un affichage des scores sur un devis des Ateliers de Constructions Électriques et Mécaniques.
« Cette installation permet de porter à la connaissance du public non seulement les résultats des compétitions de basket-ball et de hand-ball mais également ceux des rencontres de volley-ball et de tennis. Elle permet en outre dans le cas du basket d’afficher le numéro de dossard du joueur ayant commis le plus grand nombre de fautes.
Cette installation comporte un chronomètre lumineux de 1,25m de côté avec cadran en plexiglas éclairé par transparence. Le mécanisme du chronomètre est essentiellement constitué par un moteur synchrone entrainant deux aiguilles concentriques par l’intermédiaire d’embrayages magnétiques, l’un faisant un tour en 60 secondes, l’autre totalisant 60 minutes. Un deuxième moteur synchrone ramène à zéro les aiguilles à vitesse accélérée leur commande à distance étant effectuée à partir de boutons disposés sur un pupitre de commande. Il est ainsi possible d’arrêter le chronométrage pour un temps mort et de le reprendre sans qu’il soit nécessaire de ramener les aiguilles à zéro. »
En juin 1975, on pense à l’achat de matériel :
Une autolaveuse, un aspirateur et une monobrosse pour un total de 29 400 francs,
Des appareils sanitaires, poubelles et distributeurs de savon entre autres pour un montant de 3 700 francs,
Un filet de protection pour 1200 francs,
1000 chaises modèle Oxford Grosfilex coloris orange pour une somme de 56 900 francs et les barrettes d’assemblage qu’il faut ajouter, 2 412 francs les 2000 barrettes.
En 1977, on est intéressé par l’acquisition d’une installation de sonorisation professionnelle de 1972 en excellent état de marche mis en vente par le Palais des Sports de Versailles. L’installation n’est plus adaptée pour le Palais des sports mais elle reste « parfaitement adaptée à une salle de sport, salle de spectacle ou centre culturel d’une capacité inférieure à 2500 places et disposant d’une scène de moins de 500m2. »
A l’occasion du Festival des Pyrénées, la salle Palas accueille des folklores. Ce fut le cas pour la première fois le 6 août 1975. Deux des meilleurs groupes ayant participé cette année au Festival des Pyrénées à Jaca s’arrêtent à Oloron pour donner en soirée un grand gala international folklorique d’une durée de trois heures. « Ce sera pour la salle Palas, route de Bayonne, le baptême du feu, car elle n’a reçu à ce jour que des rencontres sportives » raconte la presse de l’époque.
Salle multi activités
Coté avenue de Lattre-de-Tassigny, cinq salles polyvalentes chacune ayant une superficie de 20 mètres carrés avaient été réalisées dans le projet initial. Dans son édition du 9 septembre 1975, La République indiquait à ses adhérents que les cours de judo reprendraient à « la nouvelle salle du stade Palas » après la rentrée. Nous avons déjà parlé des appareils de chauffage qu’il fallait mettre en hauteur pour le bon déroulement des séances. Les séances se déroulaient les mardis, mercredis, vendredis et samedis « dans deux petites salles côté route nationale ».
En novembre de la même année, La République parle de séances de gymnastique volontaire qui se déroulent « salle Palas ».
Salle 2
Côté Pondeilh, trois salles d’entrainement de 422 mètres carrés avaient été réalisées dans le projet initial. Tout autour, les sportifs pourront utiliser l’équipement sanitaire avec vestiaires et douches ; à côté se trouvant le logement du gardien, une réserve pour le matériel et un bar extérieur.